ACTUALITES


Biennale 109
Bastille Design Center
74 Boulevard Richard Lenoir
75011 Paris
46 peintres et 28 sculpteurs
sont annoncés pour
cette manifestation
d'art contemporain.
Nos coups de cœur

François MAYU
Nuit blanche
François Mayu
est un artiste de la mémoire.
Peintre et sculpteur, il se nourrit tout
particulièrement depuis une quinzaine d'années
de ses séjours et ses rencontres au Chemin des Dames, ce haut lieu de la première guerre mondiale, marqué par la souffrance mais aussi la colère et le refus, la rébellion des hommes qui allaient au sacrifice.
Sa sculpture est faite du métal des morceaux d'obus ramassés sur place.
La silhouette est aussi légère que le sujet est grave. L'œuvre est découpée et frissonnante, telle le soldat tombé au sol. Elle est une antithèse de l'homme abattu, silhouette dressée d'un arbre improbable qu'on imagine debout sur la terre meurtrie, tel un survivant du fond de la nuit.
Cette nuit blanche du titre, c'est assurément celle
du soldat qui ouvre grand les yeux pour scruter
les ténèbres autour de lui et ses ténèbres intimes,
dans la peur, la colère et le chagrin.
Pierrette Cornu
Dégage
acrylique et technique mixte sur toile
146 x 114
2017
Ce sont des êtres rassemblés,
pris dans un même mouvement,
des figures de bêtes et des figures humaines, un corps incomplet semblant chevaucher un animal indéfini. Les traits marqués par
un travail expressionniste proposent une peinture forte : deux silhouettes centrales, des formes éclatées dans le mouvement et éclatantes dans leur couleur, portions de corps, torsions et gesticulations. Sur les bords du cadres, les lignes suggèrent d'autres personnages, entre féminité, sensualité et bestialité. C'est finalement une inquiétante étrangeté qui prédomine dans cet inventaire de morceaux d'humanités disparates, posées là comme un accident de parcours. Il s'en dégage une belle force picturale, animée et gesticulante. Et le titre de l'œuvre, même s'il ne nous dit pas tout, laisse rêver sur le mouvement intérieur qui anime la toile et les êtres agités qui la peuplent dans une belle proposition
aux accents surréalistes.

Janine Kortz-Waintrop
Ange noir
Grès
42 x 30 x 19 cm
2017
L'artiste présente une très jolie
structure en grès aux belles formes épurées. Des plans horizontaux
se marient harmonieusement
à des plans verticaux, tandis que
des espaces ouverts laissent entrevoir
de petites pièces telles de petites colonnes supportant la structure, permettant le passage de la lumière
et révélant des jeux d'ombres.
L'ensemble donne un bel effet
à la fois architectural
(une sorte de tour fantastique
parsemée d'ouvertures)
et minéral
(une allure de totem
naturel sculpté par une nature joueuse).
L'alternance de larges portions planes très douces et de petites pièces fines qui tracent des lignes verticales donne une belle dynamique générale : organisation subtile, équilibre naturel, douceur minérale. Une œuvre apaisante comme le murmure du vent qui glisse
sur la roche endormie.
